Anthony Masure

chercheur en design

Design du vivant et bioéthique : vers un intelligent design ?

Contexte

Communication dans le cadre de la journée d’étude « Health & Care Technologies », Costech et BMBI, Université de Technologie de Compiègne

Résumé

« Everything that has transpired has done so according to my design » [« Tout se passe à présent comme je l’avais prévu »], s’exclame l’empereur Palpatine, alias Dark Sidious, dans l’épisode VI de la saga Star Wars (1983). Partant de ce sens anglais du mot design – « ruse » ou « perfidie » –, le théoricien des médias Vilém Flusser en vient, au début des années 1990, à se demander si « l’industrie du design renferme une éthique ». Dès lors, comment comprendre certaines injonctions récentes du champ francophone, où le mot design est pourtant chargé d’autres traditions, à aller vers un design dit « éthique » (« Ethics by design ») ? À une époque où les « poussées techniques » (Pierre-Damien Huyghe) rendent possible le « design du vivant » par des procédés artificiels (bio-impression, biologie synthétique, CRISPR CAS9, etc.), qu’apporte une telle idée par rapport au fait que toute l’histoire du design, depuis les premières révolutions industrielles (William Morris), est traversée de tensions entre l’économie de marché et la recherche de dimensions échappant à la rentabilité et à l’utilité (Victor Papanek) ? Ne risque-t-on pas alors – lost in translation – de limiter le « design du vivant » à une conception fermée : un intelligent design en place d’un design « non perfide » cherchant toujours sa place quant à la bioéthique ?

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Journée d’étude Health & Care Technologies

Co-organisée par COSTECH et BMBI

Université de technologie de Compiègne, 19 juin 2019,
9h15-17h30, Amphi N104

Thème général de la journée :
La bio-impression 3D en ingénierie tissulaire. Défis et questions

La bio-impression 3D est la transposition des procédés de fabrication additive dans le domaine de l’ingénierie tissulaire – un domaine un plein essor de la bio-ingénierie, dont le but est la régénération de tissus endommagés ou la construction d’organes bio-artificiels à l’aide de méthodes multi-physiques et multi-échelles. Les enjeux sont considérables puisqu’il s’agit de mettre au point des approches alternatives aux traitements de référence, la greffe et la transplantation d’organes, de plus en plus limitées par la pénurie des greffons et par les problèmes de compatibilité HLA entre donneurs et receveurs. Dans ce contexte, la bio-impression 3D peut venir s’ajouter à la panoplie des méthodes de bio-construction en cours d’étude. Elle vise à fabriquer, par divers procédés d’impression couche par couche, des structures hybrides hautement organisées combinant cellules et biomatériaux. En quoi ces procédés consistent-ils exactement ? Que signifie « imprimer » des cellules ? Ces techniques conduisent-elles à des approches réellement nouvelles dans le domaine de la bio-construction ? Quels défis scientifiques et techniques, mais aussi quels enjeux éthiques, juridiques et sociaux soulèvent-elles ?

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