Il y a un peu plus de soixante ans, l’humanité a été libérée du nazisme. Au lendemain de la guerre, une seule justification: «On ne savait pas». Aujourd’hui, on a en notre possession l’expérience de l’horreur et l’ensemble des outils pour que plus jamais cela ne se reproduise. Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, la France s’est trouvée cette année engagée dans quatre guerres à la fois, sans parler des conflits largement passés sous silence dans la presse nationale. Mais ce sont toutes les aberrations du quotidien qui altèrent chaque jour un peu plus la frontière entre indignation et voyeurisme, entre information et divertissement. Pourtant, «on en a marre de toutes ces images de guerres». De quelles manières les faiseurs d’images peuvent-ils éduquer le regard des gens et influer sur leur perception de l’actualité? Comment le graphisme peut-il rétablir le poids des événements?