Assembler l’intelligence : perspectives hybrides pour l’IA et le design
Contexte
Communication au colloque international « Mutations : où va le design ? », dir. Amandine Alessandra, Réjean Legault, Carole Lévesque, Montréal, UQAM.
Résumé
Derrière des succès d’usage, force est de constater que l’IA générative n’a pas encore été mise au service de projets sociaux permettant l’émancipation du plus grand nombre et le développement d’une conscience citoyenne. Il importe donc de diversifier l’imaginaire dominant de l’IA en la réinscrivant dans des histoires et contre-histoires plurielles. Dès lors, comment le design pourrait-il éclairer les angles morts de ces technologies et formuler des propositions au service du plus grand nombre ? Derrière des succès d’usage, comment envisager l’IA non pas comme un service mais comme une matière ?
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Les débats contemporains autour des technologies, et spécialement dans le cas de l’intelligence artificielle, ont tendance à être polarisés entre technophilie et technophobie. Apparus pour le grand public au début des années 2020, les services d’IA générative ont autant suscité de fascination que de vifs débats au sein de la communauté créative internationale, qui s’est effrayée de la menace que ces dispositifs font planer sur la survie de ces professions. Cette approche binaire, du remplacement de l’humain par la machine, a pour revers de limiter les conséquences sociales à des enjeux économiques, tandis qu’une visée uniquement critique, certes nécessaire, élude la difficile construction d’alternatives.
Construite autour d’une série de projets de recherche et de retours d’expérience tant professionnels que pédagogiques, cette conférence aborde des généalogies intellectuelles négligées de l’apprentissage automatique, des nouvelles formes d’intimité humain-machine, la possibilité d’émancipation par les logiciels libres, ainsi que les fondements matériels et environnementaux des infrastructures de l’IA.