Cycle Computer Grrrls, week-end « Dea Ex-Machina », Paris, Gaîté Lyrique, 19 mai 2019
Nous allons parler…
Trudy Barber (université de Portsmouth) : précurseur sur sexe et technologie
David Levy, Love + Sex with Robots, Harper Collins, 2007
Précurseur sur les sexbots, ouvrage basé sur sa thèse
Mechadoll USA, Emilie
Mechadoll USA, Laura
Distinguer des modèles de dolls de marques comme Realbotix/Abyss, Eden Robotics, True Companion (Roxxxy) ou Dollsweet qui sont vraiment dans une démarche de créer des sexbots
les sexbots sont d’abord un terme à clickbait
car ils n’existent pas vraiment !
Dolls stationnaires, mais des innovations sur la connectivité (apps), ici Realdollx
Un mouvement vers les sexbots consiste à mettre une IA de conversation dans une doll. Pour le moment, les IA sont articulées à des têtes qui se positionnent sur des dolls…
Point important, la plupart des dolls ne tiennent pas debout ! (The Sun)
InMoov, robot libre imprimé en 3D
InMoov, tête de femme « open source » mentionnée par Kate Devlin
XDoll brothel, Paris, 2018
« Houston City Council Bans First U.S. Sex-Robot Brothel », 2017
La location marche pour d’autres robots, cf. Paro pour les maisons de retraite
Comment cartographier les possibles des sexbots ?
Notre proposition 🗺️ en 2015
Kate Devlin distingue animisme et anthropomorphisme,
cf. Tamagotchi 🥚, Nabaztag 🐰, ou Paro 🐬
Cela pose la question de l’uncanny valley (Masahiro Mori) 👽
Vallée de l’étrange 👽 (de l’anglais uncanny valley), Masahiro Mori, 1970
L’axe demande à être reformulé pour intégrer des variables spécifiques : genre, race, classe… 👦👧🏻👦🏼👧🏽👦🏾👧🏿🚻👔
Doll latina avec un tee-shirt « I Know Guacamole is Extra » 🥑
Sarah, poupée « asiatique »,
« fine avec des fesses généreuses et des petits seins fermes »
Sleeping Mitsuki, 4woods
Sorte d’écart entre des objets très abstraits et des dolls au fort degré de réalisme : ici se révèle un champ pour le design
Le champ des « teledildonics » / objets connectés, genre We-Vibe
Axe « anti-innovation » voire « disnovation »
Les sexbots relèvent-ils d’un imaginaire plus ancien,
celui du robot humanoïde ?
Film Metropolis (Fritz Lang, 1982)
Film Blade Runner (Ridley Scott, 1982)
Jeu vidéo MacPlaymate, 1985
Série TV Black Mirror (Charlie Brooker, 2011–)
Série TV Westworld (Jonathan Nolan et Lisa Joy, 2016–)
MAIS il existe une tendance au robot fifties, sans corps, somme de cube
Film Interstellar (Christopher Nolan, 2014) : des robots « blocs »
Film Moon (Duncan Jones, 2009) : des robots « blocs », non anthropomorphes
Série TV Osmosis (Audrey Fouché, Netflix, 2019) : l’IA est au service de la recherche de l’amour, mais elle n’en est pas un agent au début
Série TV Osmosis (Audrey Fouché, Netflix, 2019) : l’IA est au service de la recherche de l’amour, mais elle n’en est pas un agent au début
Sorte de tension, et d’insolubilité : soit les choses sont hyper abstraites, soit c’est un corps identique (quitte à prendre un avatar, ou un corps « rêvé »)
Problème de la représentation des mains en VR 🤙
Série Maniac (Patrick Somerville, Netflix, 2018), SuckTube VR & sirènes 🕶 🍼
Il y a pas de représentations où les femmes utilisent ces dispositifs au cinéma et dans les fictions, ces dispositifs codent quasi systématiquement la solitude et la détresse sexuelle d’hommes typés comme des incels
Surrogates (Jonathan Mostow, 2009), en français Clones
Surrogates (Jonathan Mostow, 2009)
Surrogates (Jonathan Mostow, 2009)
Surrogates (Jonathan Mostow, 2009)
Certains sexbots prévoient la déclinaison en app et en avatar
Pierre Huyghe et Philippe Parreno, Anne Lee (2000–)
Les sexbots montrés sont souvent des fembots, ce qui n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes
Film Ex Machina (Alex Garland, 2014)
Comment aller au-delà de la critique de l’objectification, tout en reconnaissant que celle-ci est réelle tant que les modèles ne sont pas davantage diversifiées ?
→ Il faut enrichir notre compréhension du sexisme en acte dans les productions technologiques 💥
Paradigme de la femme salvatrice dans Simili Love, Antoine Jacquier, 2019
Extranéité des femmes par rapport aux imaginaires technologiques
Un imaginaire dominant : des sexbots femmes pour des hommes hétéros en manque d’amour.
On est dans un imaginaire très hétéronormé : les alpha males trouvent sans problème des partenaires, pour les autres, trop peu virils… reste le software !
Film Her (Jonze, 2013)
Film Mannequin (Gottlieb, 1987)
Film Weird Science (Hughes, 1985)
À l’inverse, des IA amoureuses de leurs propriétaires 💕
Electric Dreams (Barron, 1984)
L’ordinateur tombe ici amoureux de la femme que convoite son propriétaire
Softlove, Éric Sadin, 2014
Une IA codé masculine tombe amoureuse de sa propriétaire
Film Austin Powers : fembots
Le modèle de la bot tueuse 💀 : l’émancipation du bot est vue comme létale… à moins que ce soit l’émancipation féminine qui soit vue comme un problème (dans I, Robot, ce n’est pas un souci et le robot est codé comme masculin)
Les sexbots sont toujours vus comme devant combler un manque 🍌 : qu’en dit-on aujourd’hui ?
→ Revenir aux cultures queer de la sexualité pour penser les sexbots car les manques sont effectifs, mais dans les représentations ! 🙄
Ellen Lupton, Mechanical Brides: Women and Machines, 1993
Historiquement, le labeur féminin a souvent été codé comme robotique
Idée de la fée 🔮 entourée de servants mécaniques, mais qui se mécanise à son tour. La répétition du travail domestique, proprement féminin, en compose aussi la dimension mécanique ⚙️
On ne peut pas critiquer l’objectification des femmes par la technique sans replacer cela dans l’histoire : un long lien entre femmes et techniques !
Plutôt que de dégenrer, construire activement des genres créatifs, habitables et/ou alternatifs
On pense toujours aux sexbots comme des esclaves sexuelles
Série Future of Sex (Blackpills, 2018)
Le fantasme du genderless grâce à la technologie
Décaler la compréhension : pourquoi veut-on des sexbots ? Pour imiter le sexe avec des humains ? Comme substitut ? Ou comme départ d’autres pratiques sexuelles
Le problème est là dans les sexbots, on fait comme si « sexe » était un champ de pratiques claires… mais pas du tout !
Ex. de débats récents sur le sujet
Paris Franke, « Why You Should Buy a Sex Toy For Your Teen », Salty
Allison De Fren, Science Fiction Studies, parle des alt.sex.fetish.robots (ASFR),
ce qui rejoint une sous-niche de consommateurs d’erotica.
Cf. Real Humans : apprécier les robots, une orientation sexuelle ?
Abus des sexbots, « Sex robot molested, destroyed at electronics show », 2017
Consacle (2018), jeu vidéo d’éducation au consentement ?
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Crédits typo : IBM Plex, Mike Abbink / Bold Monday, 2018
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