Atelier « Rétro-design de l’attention », Ensci, 15 mars 2018
Thèse Le design des programmes, 2014, www.softPhD.com
Revue Back Office, 2017
Essai Design et humanités numériques, 2017
« Archéologie des notifications numériques », communication avec Saul Pandelakis, Cerisy-la-Salle, juin 2016
Saul Pandelakis, « Done by app », MEI, 2017
Podcast Killed by app, Toulouse, radio FMR, CPU Programme, 2017
#01 « Fantômes de la déconnexion » – 06/04/2017
#02 « Assistants personnels, l’ère de Jarvis » – 15/06/2017
#03 « Recherche amour informatiquement » – 21/09/2017
#04 « My other car is a smartphone » – 19/10/2017
#05 « Mini » – 04/01/2018
#06 « Maxi » – 01/03/2018
Modèle de communication, Shannon et Weaver, ~ 1948
Carte de ravitaillement de Berlin Est par les alliés, 1948
Collectif, Quand la raison faillit perdre l’esprit : La rationalité mise à l’épreuve de la Guerre froide, Bruxelles, Zones Sensibles, 2015
Une « théorie entière de la commande et de la communication, aussi bien chez l’animal que dans la machine. »
Norbert Wiener, La cybernétique. Information et régulation dans le vivant et la machine, 1948
Stafford Beer, salle des opérations du projet Cybersyn, Chili, 1973
Modèle du contrôle, science du pilotage (kubernêtês)
Eden Medina, Le Projet Cybersyn. La cybernétique socialiste
dans le Chili de Salvador Allende, Paris, B2, 2017
« De 1970 à 1973, la présidence de Salvador Allende (1908-1973) entendit gérer la transition de l’économie chilienne du capitalisme vers le socialisme. Sous la direction du Britannique Stafford Beer (1926-2002), « père de la gestion cybernétique » adoubé par Norbert Wiener, une équipe interdisciplinaire conçut les modèles cybernétiques d’usines du secteur nationalisé de l’économie, et créa un réseau informatique de collecte et transmission rapides des données économiques entre le gouvernement et les ateliers de production. Bien que jamais activée, sa salle de contrôle dessinée au sein du Palais présidentiel par Gui Bonsiepe, étudiant de l’école de design d’Ulm (où il enseigna de 1960 à 1968), constituait la partie visible de ce dispositif… »
Stafford Beer, salle des opérations du projet Cybersyn, Chili, 1973
Stafford Beer, écran du projet Cybersyn, Chili, 1973
Xerox Star, interface WYSIWIG, 1981
Xerox Star, paradigme WIMP, 1981
Xerox Star, métaphore du bureau, 1981
« La description de la tâche actuelle avec sa répartition des objets et des méthodes d’information actuellement employées offre un point de départ pour la définition d’un ensemble équivalent d’objets et de méthodes devant être fournis par le système informatique [l’ordinateur, ses programmes et ses périphériques]. L’idée derrière cette phase de conception est de construire un nouvel environnement des tâches pour l’utilisateur, dans lequel il puisse travailler pour atteindre les mêmes objectifs qu’avant, désormais entouré d’un ensemble différent d’objets, et en employant de nouvelles méthodes. »
David Canfield Smith, Charles Irby, Ralph Kimball, Bill Verplank, Eric Harslem, « Designing the Star User Interface », Byte, no 4, 1982
Déconstruire les méthodologies du design dit « UI/UX »
Nous ne pourrons pas formuler des alternatives positives à « l’économie de l’attention » sans interroger le vocabulaire et les méthodologies qui la sous-tendent.
Anthony Masure, « Manifeste pour un design acentré »,
Design et humanités numériques, Paris, B42, 2017
La résolution de tâches fait proliférer un nouvel ensemble de tâches annexes
Clippy, apparu dans Microsoft Office en 1997
Gmail, Google, 2016
L’app comme télécommande universelle
iTunes Store, Apple, 2007
iPhone App Store, Apple, 2008
« There’s An App For That », publicité pour l’iPhone 3G, 2009
Le cas des notifications numériques
Le modèle de la cloche
Une compréhension juridique, administrative et bureaucratique des relations humains-machines, et par extension des relations humaines
A. Masure, P. Pandelakis, « Archéologie des notifications numériques »
L’administration du monde
Formulaires d’apps, Google Material Design Guidelines
Formulaires d’apps, Apple iOS 6
« Combien d’applications de smartphones ne sont-elles rien d’autre que de nouveaux formulaires à remplir, même si elles nous sont présentées comme de ‹ simples formalités › ? »
Christian Fauré, « De la Bureaucratie en Amérique » (à propos de David Graeber), octobre 2015
« Cette expression a commencé à être utilisée en 1996. Son origine remonte à un article de l’économiste et sociologue américain Herbert Simon, publié en 1971, qui oppose les sociétés du passé, caractérisées comme « pauvres en informations », à nos sociétés actuelles, « riches en informations ». […] Cette rareté [de l’attention] se situe du côté de la réception des biens culturels, et non plus seulement du côté de leur production alors que l’économie traditionnelle se définit par l’optimisation de la production des biens à partir de ressources limitées. »
— Yves Citton, « L’attention, un bien précieux », juillet 2017
Yves Citton, L’économie de l’attention. Nouvel horizon du capitalisme ?, 2014
Yves Citton, Pour une écologie de l’attention, 2014
L’économie de l’attention s’appuie majoritairement sur les sciences cognitives, et plus précisément sur les modèles comportementaux
Sortir (enfin) du modèle comportemental ?
Expérience de Pavlov, ~ 1901
Natasha Dow Schüll, Addiction by Design. Machine gambling in Las Vegas, 2012
Passage en force
Brad Frost, « Death to bullshit »
« Types of dark patterns » (stratégies sournoises)
Hubert Guillaud, « Répondre au design de nos vulnérabilités »
Mesurer et punir
Web heatmap & analytics : l’économie des gestes et du regard
« Comment Netflix choisit les images des séries selon votre profil »
Les A/B testing, ou l’obsession de la mesure
« When a company is filled with engineers, it turns to engineering to solve problems. Reduce each decision to a simple logic problem. Remove all subjectivity and just look at the data. […] And that data eventually becomes a crutch for every decision, paralyzing the company and preventing it from making any daring design decisions. Yes, it’s true that a team at Google couldn’t decide between two blues, so they’re testing 41 shades between each blue to see which one performs better. […] I’ve grown tired of debating such minuscule design decisions. There are more exciting design problems in this world to tackle. »
— Douglas Bowman, « Goodbye, Google », mars 2009
Dégrader volontairement les interfaces
Eshan Shah Jahan, « The Rise of the UX Torturer », Medium, juillet 2014
Eshan Shah Jahan, « The Rise of the UX Torturer », Medium, juillet 2014
Des environnements-majordomes
Les objets dits « connectés ». Nabaztag, 2005
L’émergence des « assistants vocaux ». Apple Siri, 2011
Enceinte Amazon Echo, 2014
« 5 Ways for Marketers to Harness the Rise of Voice », Adobe, février 2018
Poncho, bot météo, Facebook messenger platform, 2016
Magic, hotline par SMS, 2015
Des « services » conçus pour y passer moins de temps
« Filtrez vos résultats de recherche de manière plus intelligente »,
Trainline (ex. Capitaine Train), avril 2014
« De nouveaux super-pouvoirs pour l’annulation de vos billets »,
Trainline (ex. Capitaine Train), mars 2015
Banque Simple.com, 2009-
Google Calendar redesign, octobre 2017
Le blues des GAFAM
Tristan Harris, le blues des GAFAM
Vers un business de la morale anti-addiction ?
Tristan Harris, Time Well Spent, 2016–
Déconstruire les méthdologies du design « UI/UX »
Glissement du vocabulaire managérial et militaire vers les champs du design et de la recherche
#Bullshidex, université Toulouse – Jean Jaurès, mars 2018
« L’histoire du design UX est, jusqu’à très récemment, l’histoire du design définie par d’autres domaines. Notre domaine a d’abord été défini par les ingénieurs car, soyons honnêtes, ce sont eux qui ont inventé Internet. Et leur définition du design – des gens avec des bonnets cools qui mettent des couleurs partout – est encore largement acceptée par une grande majorité des designers. C’est la voie de la facilité. […] Nous avons passé les vingt dernières années à prouver notre légitimité aux ingénieurs qui pensaient que nous étions une perte de temps. Jusqu’à ce qu’ils réalisent que nous pouvions amplifier leur puissance de façon exponentielle. »
— Mike Monteiro, « Design’s Lost Generation », Medium, février 2018
« Un/e designer est avant tout un être humain ;
Un/e designer est responsable de ce qu’il/elle fait au monde ;
Un/e designer valorise les conséquences plutôt que la forme ;
Un/e designer doit à ceux qui l’emploient non seulement son travail mais aussi des conseils ;
Un/e designer se réjouit des critiques ;
Un/e designer s’efforce de connaître son public ;
Un/e designer ne croit pas aux cas marginaux ;
Un/e designer fait partie d’une communauté professionnelle ;
Un/e designer croit à un design diversifié et compétitif ;
Un/e designer a besoin de temps pour réfléchir. »— Mike Monteiro, « A Designer’s Code of Ethics », Medium, juillet 2017
Victor Papanek, Design pour un monde réel. Écologie humaine et changement social [1971], Paris, Mercure de France, 1974
Bernard Stiegler, « Quand s’usent les usages », 2004
Usages/Pratiques
« L’objet, qui posait des questions de pratiques, devient de plus en plus un objet qui pose des questions d’usage. On ne va plus parler de pratiques des objets, c’est-à-dire de savoir-faire instrumentaux, mais d’usages des objets et d’utilisateurs ou d’usagers, en particulier pour les appareils et pour les services. Or, un objet que l’on pratique ouvre un champ de savoir-faire par lequel le praticien est lui-même transformé. »
— Bernard Stiegler, « Quand s’usent les usages », 2004
Usage/Pratiques
« Le consommateur de la société hyperindustrielle est un consommateur qui se déqualifie à toute vitesse […]. Il ne sait plus ‹ faire à manger ›, il ne sait plus compter. Bientôt il ne saura plus conduire, sa voiture conduira toute seule. Les consommateurs sont pré-formatés dans leurs comportements de consommation, téléguidés, conditionnés, et, comme dit [le philosophe Gilles] Deleuze, ‹ contrôlés ›. »
— Bernard Stiegler, « Quand s’usent les usages », 2004
Michel de Certeau, L’invention du quotidien, tome 1, Arts de faire [1980],
Paris, Gallimard, coll. Folio essais, 1990
Stratégie/Tactiques
« [La statistique] saisit le matériau de ces pratiques et non leur forme ; elle repère les éléments utilisés et non le ‹ phrasé › dû au bricolage, à l’inventivité ‹ artisanale ›, à la discursivité qui combinent ces éléments tous ‹ reçus › et couleur muraille. »
— Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1980
Vers une critique des metrics ?
« L’enquête statistique ne ‹ trouve › que de l’homogène. Elle reproduit le système auquel elle appartient. »
— Michel de Certeau, L’invention du quotidien, 1980
« On constate, dans un environnement sémiotique, que si la densité de messages s’accroît trop, l’information se transforme en non-information, c’est-à-dire en bruit. […] Nous vivons au milieu d’une masse croissante de ‹ déchets sémiotiques ›, autrement dit de messages, de textes et de codes usagés dont nous ne pouvons nous défaire. […] Si le système des objets devient un continuum de surfaces communicatives, il n’est pas dit pour autant qu’il communique quelque chose. En proliférant de façon incontrôlée, la plus grande variété de formes, de couleurs et de textures peut déboucher sur le plus gris des mondes. »
Ezio Manzini, Artefacts, 1990, p. 36-37
Ezio Manzini, Artefacts. Vers une écologie de l’environnement artificiel [1990], Paris, Centre Georges Pompidou, CCI, coll. Les Essais, 1991
Utilité/Service/Disponibilité
« Service et servilité sont des termes étymologiquement parents. […] La technique consiste-t-elle à produire des objets disponibles, autrement dit à offrir à des usagers potentiels des disponibilités ? »
— Pierre-Damien Huyghe, « Définir l’utile », À quoi tient le design, 2014
Pierre-Damien Huyghe, « Définir l’utile », À quoi tient le design, 2014
Attention = Focalisation ?
Penser une compréhension élargie de la notion d’attention
Yves Citton, de multiples formes d’attention