Guillaume Helleu & Anthony Masure

Au-delà du Bitcoin :
usages et pratiques des technologies blockchain

Journée d’étude « Monnaie Humanum Est », 5 février 2018
Université Toulouse – Jean Jaurès, master DTCT

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Introduction : une économie de la dette

Les crises financières se multiplient dans les années 2000

Crise des subprimes (2006)
Crise bancaire (2008)
Dette publique en Grêce (2008)
Dette publique à Chypre (2013)

La dette comme outil de contrôle social

« Pour Maurizio Lazzarato, l’auteur de La Fabrique de l’homme endetté, le paradigme du social n’est pas l’échange symbolique, mais le rapport créancier-débiteur ».

Celui qui est riche ne détient plus de la monnaie, mais (surtout) des promesses de remboursement.

1 —
Les populations locales

Pourcentage des individus ayant accès à Internet, 1990-2014

La moitié de la population mondiale n’a pas accès aux services bancaires

Vers une société du cashless : Apple Pay, 2014

Vers une société du cashless : WeChat Pay (QR Code), 2014

Synthèse

La croyance donne sa valeur à la monnaie
Le système de la dette est une impasse
Perte de confiance dans les banques et gouvernements
Prise de conscience de la « virtualité » de l’argent
Numérisation du monde et des échanges
La moitié du monde n’est pas « bancarisé »

2 —
Les origines du bitcoin : les utopies cypherpunk

Le mouvement cypherpunk est une des bases des technologies blockchains et du bitcoin.

Les cypherpunks (mot-valise composé à partir des mots anglais cypher – chiffrement – et punk sur le modèle de cyberpunk) forment un groupe informel de personnes intéressées par la cryptographie. Leur objectif est d’assurer le respect de la vie privée par l’utilisation proactive de la cryptographie.

Les acteurs de la blockchain

Rémi Sussan, « L’imaginaire du Bitcoin (1/2) : économies futures et posthumaines », InternetActu.net, 2017

Rémi Sussan, « L’imaginaire du Bitcoin (2/2) : utopies pirates et théorie du tout » InternetActu.net, 2017

3 —
Fonctionnement technique des technologies blockchain et du bitcoin

Satoshi Nakamoto, « Bitcoin: a Peer to Peer Elecronic Cash System », 2008

« A purely peer-to-peer version of electronic cash would allow online payments to be sent directly from one party to another without going through a financial institution. […]. We propose a solution […] using a peer-to-peer network. The network timestamps transactions by hashing them into an ongoing chain of hash-based proof-of-work, forming a record that cannot be changed without redoing the proof-of-work. The longest chain not only serves as proof of the sequence of events witnessed, but proof that it came from the largest pool of CPU power. As long as a majority of CPU power is controlled by nodes that are not cooperating to attack the network, they’ll generate the longest chain and outpace attackers. The network itself requires minimal structure. […] »

— Satoshi Nakamoto, 2008

Bitcoin ≠ Blockchain

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations fonctionnant sans organe de contrôle, de façon « décentralisée ».

Bitcoin est un protocole informatique basé sur la technologie blockchain.

Bitcoin ≠ Blockchain

Bitcoin est un livre de comptes partagé et distribué en ligne

Principes généraux de la blockchain

Le pair à pair → Décentralisé, Stable, Ouvert
Le registre de données → Archivable, Consultable, Traçable
La cryptographie → Identifiable, Infalsifiable
L’arbre de Merkle → Stable, Éditable, Sécurisé

Principes généraux de la blockchain (1/4)

Le pair à pair (P2P)

Le pair à pair

Principes généraux de la blockchain (2/4)

Le registre de données

Registre – Livre de comptes (débit/crédit)

Livre de comptes traditionnel

Enregistrement des soldes

Lisa : 150€
Marc : 720€
Paul : 80€
Alice : -3600€
Bob : 470€

Livre de comptes bitcoin

Enregistrement des transactions

Marc → 1 BTC → Paul
Bob → 2,5 BTC → Lisa
Alice → 0,2 BTC → Paul
Lisa → 6,3 BTC → Alice
Alice → 0,006 BTC → Marc

Livre de comptes bitcoin

Pseudonimisation des comptes

1GA8boAn7… → 1 BTC → 3EfMsHEYU…
3Aohku2uLy… → 2,5 BTC → 19qjWcV1sp…
1D3QbkGVE… → 0,2 BTC → 3EfMsHEYU…
19qjWvV1sp… → 6,3 BTC → 1D3QbkGVE…
163ZMv9off… → 0,006 BTC → 1GA8boAn7…

Principes généraux de la blockchain (3/4)

La cryptographie

Fonctionnement des clefs privées

Encryption symétrique

Encryption asymétrique

Bitaddress.org : générateur de clefs privées

Mise en situation

Fonctionnement de l’écosystème bitcoin

Principes généraux de la blockchain (4/4)

L’arbre de Merkle

Arbre de Merkle

En informatique et en cryptographie, un arbre de Merkle (1979) ou arbre de hachage est une structure de données contenant un résumé d’information d’un volume de données, généralement grand (comme un fichier).

Actuellement, les arbres de hachage sont très utilisés dans les réseaux pair à pair, car ils permettent de vérifier l’intégrité d’une partie d’un fichier. En effet, il suffit alors de connaître le bon nœud se situant à la hauteur nécessaire dans l’arbre, sans nécessairement devoir posséder tout le fichier.