Du travail et de ses enjeux dans les cursus de design

De quelques thèses en design & SHS

Contexte de récentes thèses design & SHS

• Marine Royer, De l'instrument à la prothèse : ethnographie de trajectoires d'objets biotechnologiques en cancérologie, thèse de doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, dir. Sophie Pène, CRI Paris, 2015.
• Camille Bosqué, La fabrication numérique personnelle, pratiques et discours d’un design diffus : enquête au coeur des FabLabs, hackerspaces et makerspaces de 2012 à 2015, thèse de doctorat en esthétique, dir. Nicolas Thély, Rennes 2, 2016.
• Anne-Lyse Renon, Design et esthétique dans les pratiques de la science, thèse de doctorat en anthropologie, dir. Victor Rosenthal, EHESS / IMM / LIAS, 2016.

« Méthodologies de recherche et design : un instantané des pratiques de recherche employées au sein d’un réseau de jeunes chercheurs »

Camillé Bosqué, enquêtes de terrain 2012-2014

Quelques enjeux liés à ces thèses

• Place du croquis dans les démarches de documentation
• Enquête non textuelle ?
• Histoire du croquis et du schéma dans les SHS

Master Design Transdisciplinaire, Cultures et Territoires (UT2J)

Diplômes M2 DTCT, juin 2017

Quelques enjeux design → SHS

• Enquête de terrain : une démarche nécessaire ?
• Quoi observer ? Quoi récolter ? Comment trier ?
• De quelles SHS parle-t-on ?
• Quelle expertises aller chercher ?
• Comment évaluer ces apports ?
• Comment représenter des méthodes en SHS ?

Quelques enjeux SHS → design

• Place de la mise en œuvre dans les méthodes de SHS ?
• Place et rôle de l’observateur ?
• Comment rendre compte de méthodes en design ?
• Comment poser des problèmes via des objets ?

3 positions
pour le design

Position anthropologique

Le design pourrait élaborer des proposition, non à partir d’idées préconçues, de projections, mais depuis des terrains d’étude. Dans cette logique, le designer ne serait pas celui qui sait « avant ». Est-ce vraiment possible ?

Position esthétique

Le design se base sur l’intuition pour valider, invalider ou inventer des propositions et des situations de vie. Étant donné qu’il a affaire à des formes, qui dès lors ne peuvent pas se réduire à du langage, le designer ne peut pas inscrire l’ensemble de sa démarche dans du discours, dans de l’argumentation discursive.

Position technique

Il est possible de baser une démarche de design sur des contraintes et opportunités techniques : matériaux, procédé de mise en œuvre, etc. L’histoire du design est d’ailleurs jalonnée de telles façons de faire.

• Jusqu’à quel point est-ce pertinent de reprendre des méthodes de SHS en design ?
• Quelles sont les méthodes en design qui diffèrent des SHS ?
• Comment les hybrider de façon intelligente ?

De la notion de travail en design

Paradoxe

Parvenir à penser le design comme une activité non rentable, à une époque où le design est partout demandé en raison de sa capacité à améliorer des positions sur des marchés financiers (notion d’avantage concurrentiel).

Ainsi compris, le design aurait pour but de travailler des « qualités » de natures diverses : esthétiques, tactiles, sonores, spatiales, etc.

Pour qui travaillent les designers ?

• Pour la rentabilité de leurs commanditaires ?
• Pour leur image et pour leur propre profit ?
• Pour des logiques de société qui travaillent contre nous ?
• Pour nous ?